Résumé : |
Selon une vieille légende, Dieu aurait fait, lors du fameux holocauste des juifs d'York (1185), la grâce d'un Juste par génération d'homme "aux descendants du très-doux et lumineux rabbi Yom Tov Lévy, qui égorgea de sa propre main deux cent cinquante fidèles - certains disent mille". Glissant de cette légende à la chronique, puis au romanesque pur, l'auteur nous décrit la vie et la mort souvent dérisoires des Justes, leur promenade sanglante au long des siècles chrétiens. Puis surgit la figure d'Ernie Lévy, notre contemporain. Au nazisme de son Allemagne natale, à la haine déferlant jusque dans l'école enfantine, à l'exil, à la guerre, à toutes les messes noires de la violence et de l'humiliation, il oppose la vocation mystérieuse qui fut celle de ses ancêtres. Quand, enfin, il se présente au camp de Drancy, en cette année 1943 qui voit aussi la fin du peuple juif de Pologne, il a reçu toutes les bénédictions divines : il a perdu son visage, comme rabbi Jonathan ; il est devenu fou, comme rabbi Néhémias ; et même chien, comme le Juste de Saragosse. Il ne lui manque plus que de mourir une ou deux fois, puis de rendre l'âme. |